(Oui, j'ai réussi à remonter la boule! )
1. Le Pili-Pili
Le mot "pili-pili" est un mot utilisé en français issu du Lingala. Le mot "pili" veut dire "douleur liée à la mort de quelqu'un". D'après ce que j'ai comprise, en Lingala, lorsqu'on double un mot, on signifie que l'on veut parler de l'essence du concept. Par exemple "mawa" veut dire "tristesse" et "mawa-mawa" veut dire "mélancolique". Ou encore "kala" veut dire "ancien" ou "longtemps" et "kala-kala" veut dire "autrefois". Donc "pili-pili", si je comprends bien, pourrait être traduit littéralement par "douleur de mort", mais veut dire "piment".
Quel lien avec une histoire, me dites-vous? Pour l'instant, aucun. Mais il y a une histoire liée au piment.
Ma version:
Il était une fois une bande d'amis, très virils et très fiers. L'un trouva un fruit ressemblant à la tomate et au haricot. Il le goûta. Aussitôt, il eut le sentiment qu'un feu prenait à l'intérieur même de sa bouche. Ses amis le regardaient et il resta stoïque malgré la douleur. Sa souffrance ne pouvait pas être une raison pour affirmer que cette chose avait mauvais goût. En fait, la douleur était telle qu'il n'arrivait pas à distinguer le goût. Il offrit un de ces fruits à un de ses amis en lui disant qu'il était bon. Si cet ami souffrait avant lui, il pourrait laisser paraître sa douleur sans se sentir humilié. Mais cet ami eut la même réaction que lui et offrit un de ces fruits à un troisième ami. Et ainsi de suite jusqu'à ce que tous y aient goûté. Le consensus fut donc que c'était bon. Mais le fruit avait tué leur goût. Ils n'arrivaient plus à savourer quoi que ce soit de plus doux. Ils prirent donc l'habitude de manger ces fruits qu'ils nommèrent "douleur de mort".
Bon, c'est une invention de ma part. Tonton Bijou m'en a raconté une autre sur le piment.
Une version issue de la littérature africaine:
Au temps où les parents choisissaient quel homme leur fille allait épouser, une femme eut le malheur d'être mariée à un homme qu'elle n'aimait pas. Mais l'homme aimait profondément sa femme. Comme elle voulait qu'il la quitte, elle entreprit d'assaisonner la nourriture de son mari avec du piment. Mais l'amour qu'il avait pour elle lui fit aimer cette nourriture. Le jour suivant, elle mit plus de piment, mais il aima toujours. Elle continua longtemps à mettre toujours plus de piment dans la nourriture, sans que la douleur ne pût vaincre l'amour que son mari avait pour elle. C"est ainsi que l'on commença à manger du piment.
Il y a certainement une morale à cette histoire, mais je ne la connais pas. Je vous laisse spéculer.
2. La Politesse
Lorsque j'etais enfant, j'aimais le
melange beurre-melasse. Donc ma maman en preparait une reserve dans une boite
qu'elle deposait sur la table du dejeuner. Malheureusement, avec le temps, le
melange se separait et des grumeaux de beurre apparaissaient. La methode pour
s'en debarasser etait de melanger a nouveau. Et c'etait Maman qui s'en
chargeait. Or, un jour, je lui ai demande, avec tout l'amour et le respect
qu'un enfant de trois ans peut avoir pour sa maman, de rendre le melange a
nouveau onctueux. Mais mon vocabulaire d'alors etant limite, j'ai utilise
l'expression la plus simple: "Brasse!". Suite a la reaction outree de
ma mere pour mon impolitesse, j'ai compris ce jour-la qu'il ne suffisait pas de
sentir du respect pour son interlocuteur pour que celui-ci en soit conscient.
Il etait profondement insultant de ne pas y mettre la forme. C'est ainsi
qu'avec le temps, mon "Brasse!" c'est transforme en "Hem...
excuse-moi, est ce que tu voudrais bien brasser ceci pour moi, s'il-te-plait?
[observation attentive du service rendu] Merci beaucoup!". Et je suis
devenu un garcon tres poli sensible aux marques de respect par l'utilisation
d'un code dans le langage et l'attitude.
Probleme: il n'y a pas de formule de
politesse en Lingala. Du moins pas au sens ou on l'entend en Francais. Il est
normal de dire "Brasse!" a sa maman. Et elle le fera ou non, selon
son choix. Consequence directe: je me suis souvent senti agresse verbalement
par des gens qui m'invectivaient sans prendre de pincettes. Mais j'ai vite su
faire la part des choses. Consequence indirecte: comment je fais pour demander
quelque chose poliment a quelqu'un en Lingala? J'ai toujours l'impression de
donner un ordre tres insultant et je n'arrive pas a formuler mes demandes. Ce
n'est pas evident. Exemple: aujourd'hui, un type passe pres de la voiture avec
un animal que je ne connais pas. Je demande a Mama Anto ce que c'est. Elle
pense que c'est un mouton, mais elle n'est pas sure. Alors elle ouvre la porte
et crie: "Eza meme?" (c'est un mouton?) a l'inconnu qui lui repond
"Ee!" (oui) et continue sa route. Lorsque c'est mon tour de parler
aux gens ainsi, je bredouille et je reviens au Francais ou je ne dis rien.
Dire que c'est a cause de la melasse
que je n'arrive pas a etre direct...
3. La corruption et le culot
Un homme conduisait pres du palais presidentiel. Son pneu a creve. Il s'est arrete. Le voyant, un garde s'approche, pensant pouvoir lui soutirer de l'argent. C'est une methode assez frequente d'inventer une infraction (comme s'arreter devant le palais presidentiel) pour forcer les automobilistes presses a ouvrir leur porte-monnaie. Le garde etait certainement en train de formuler une phrase contenant le mot attentat lorsque le chauffeur lui dit "Militaire! Change-moi cette roue!". Le garde , pensant qu'il s'agit de quelqu'un d'important (un invite du president, peut-etre?), s'execute avec diligence. Le deuxieme garde vient l'aider. Peut-etre y aura-t-il un salaire pour le travail... Une fois la roue changee, le conducteur s'adresse au premier garde avec severite: "Qui est le chef de vous deux ?" Voyant que le chauffeur s'apprete a les sermonner, les deux gardes expliquent que, pour diverses raisons, l'autre est le responsable de la garde en ce moment. Le chauffeur les regarde l'air accusateur. "Vous trouvez normal de quitter votre poste pour aller changer une roue? Et la securite du president? Retournez-y immediattement!" Les gardes, intimides, retournent a leur poste en vitesse. Le chauffeur part.
Le chauffeur etait un homme ordinaire, simplement culotte. Cette histoire est vraie.
Une autre histoire vraie, mais inversee... Le gouverneur du Katanga voulait savoir comment les policiers travaillaient. Il a pris un taxi-bus et a attendu. Un policier a arrete le vehicule pour une infraction imaginaire. Lorsqu'il est entre dans le vehicule, il voit le gouverneur et se fige. Je ne connais pas la suite de l'histoire, mais j'imagine la satisfaction du gouverneur, des passagers, du chauffeur et du receveur devant ce retournement de situation.
Toutefois, tous les policiers ne sont pas corrompus. Il y a meme un policier legendaire a Kinshasa. Il a toujours refuse la corruption et a empeche ses collegues de soutirer de l'argent aux automobilistes sans raison. Il est tres apprecie, a tel point que lorsque les automobilistes le croisent, ils lui donnent volontiers un pourboire. Au final, il se fait plus d'argent que les ripoux. S'il est apprecie par les automobilistes, il est deteste par certains de ses collegues. Un homme courageux. Il est deja passe a la tele comme exemple de droiture.
4. Un gag
Un avion est en difficulte au-dessus de la foret equatoriale. Il perd de l'altitude. Le commandant de bord ordonne de larguer le poids inutile pour tenter de le garder en l'air. On largue la nourriture, la boisson, les bagages, les sieges... Mais l'avion continue a descendre. Il ne reste rien a jeter. Il faudra que quelqu'un saute. Mais le commandant ne veut favoriser personne. Il choisit donc de proceder par ordre alphabetique. Pas sur la race, car il aurait des ennuis a evacuer les africains, les amerindiens et les arabes en premier. Il choisit donc de proceder par nationalite. On commence par evacuer les Afghans, mais comme peu apres, c'est au tour des Africains du Sud et des Allemands, le commandant ne peut pas etre qualifie de raciste. Lorsqu'arrive la lettre C, un enfant dit innocemment a son pere. "Papa, c'est a nous, nous sommes Congolais." Le pere lui ordonne de se taire. "Nous sommes de RDC! Et si ca ne suffit pas, nous serons Zairois!!!"
Ce que l'histoire ne dit pas, c'est combien il y avait de Zimbabweens dans l'avion.
5. Une fable de La Fontaine du Congo
Un jour, la foret brula. On soupconnait le singe et le cameleon d'avoir allume le feu. On les fit venir au tribunal et on les questionna. Le cameleon dit: "C'est le singe! Demandez-lui de montrer ses mains: elles sont noires!". Le singe dit: "C'est le cameleon! Demandez-lui de marcher droit et vous verrez qu'il est saoul!".
Les juges ne purent pas trancher et durent chercher ailleurs.
Ce que nous dit cette histoire est qu'il ne faut pas juger les gens d'apres leur apparence.
6. Un dessin anime congolais
Deux enfants s'ennuient. Ils ont cree leur propre Eglise. "Eglise na biso" en Lingala. "Eglise a nous" en Francais. Il y a beaucoup d'Eglises du terroir au Congo. Imaginez le maximum d'Eglises possible selon vous. Multipliez par 100. Vous aurez une idee du nombre d'Eglises au Congo.
Bref, un type surarme a l'air mechant surgit devant eux. Une fois la frayeur passee, il leur explique qu'il est envoute par un esprit de rebellion et qu'il faut l'endemocratiser.
Ils recitent des incantations. Demandent a l'Esprit de la Rebellion de partir et a l'Esprit de la Democratie de venir. Le type se fait frapper par la foudre. Tout content, il dit "Je suis endemocratise! Je suis endemocratise!"
Les enfants se regardent. "On l'a endemocratise! On est fort!" L'autre repond: "On verra aux elections..."
Lundi 3 decembre, un ministre devait voir des parlementaires Bangala (les gens qui parlent le Lingala d'origine), a Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Il devait repondre a leurs questions orales.
La reunion a passe a la television. Lorsque le ministre est arrive, on l'a d'abord oblige de venir seul dans la salle, sans sa secretaire et les autres personnes qui lui aident a repondre aux differentes questions. Certains parlementaires voulaient qu'il vienne seul, d'autres voulaient qu'il vienne avec ses gens. Finalement, il a pu entrer avec eux. Premiere question, tout se passe bien. Deuxieme question, le parlementaire n'arrive pas a la moitie: ses collegues commencent a se battre a coup de poings. Le ministre les regardait, pensant que la bagarre allait s'arreter. Mais soudain, certains parlementaires se sont retournes vers le ministre pour le frapper et il est entre dans la bagarre.
Je n'ai pas vu l'emission. C'est Mama Anto qui me l'a racontee en riant. Je n'ai pas trouve de video sur internet. Dommage...
Les Bangala sont reputes au Congo pour etre agressifs. Il parait qu'il y a beaucoup de Bangala dans l'armee. Mobutu etait Mongala (au singulier: mongala; au pluriel: bangala). Mama Anto a travaille a Mbandaka quelques temps. Elle m'a raconte ses incomprehensions avec son domestique Mongala. "Mama! Comment tu peux partir maintenant?! J'ai achete des madeleines a cette maman! Tu dois les payer!" ...le domestique s'adressant a la maitresse de maison qui part au travail...
8. Un autre gag
Un enfant tombe malade. Il a tres mal au ventre. On informe la famille et les amis qu'on doit l'amener a l'hopital et on leur demande s'ils peuvent contribuer aux soins.
L'enfant est amene a l'hopital. On lui diagnostique une appendicite. Il va falloir l'operer. L'anesthesiste va chercher l'enfant en chambre pour l'apporter au bloc operatoire. Dans la chambre, un homme l'arrete.
- Je suis le pasteur de cet enfant.
- Oh, bonjour, cher collegue, repond l'anesthesiste.
- Ah bon, vous etes aussi pasteur ?
- Ah non. Mais tous les deux, on est paye pour endormir les gens.
Et l'anesthesiste ajoute:
- Bon, moi je les reveille apres...
Il y a beaucoup de gens qui deviennent pasteurs ici. C'est une bonne source de revenu, car la dime est 10% du salaire. Et on trouve beaucoup de charlatans, qui occupent les gens a prier 24 heures sur 24. Ces eglises s'appellent souvent "Eglise de reveil". Certains disent qu'on devrait les appeler "Eglise de sommeil".
9. Tchobo-Frappe
Ici, les enfants ont un jeu particulier qui ne passerait pas du tout en Suisse: tchobo-frappe. Le concept est de se faire des passes au pied avec un ballon, comme au foot. Celui qui laisse passer le ballon entre ses jambes est "mis tchobo". La consequence est que les autres joueurs vont se mettre a lui taper dessus jusqu'a qu'ils en aient marre. La seule solution pour celui qui est mis tchobo est d'aller toucher un endroit predefini (un arbre ou un poteau, generalement de l'autre cote de la route, ce qui a tendance a provoquer des accidents). Mais il y a d'autres personnes qui se postent dans le chemin pour empecher celui qui est mis tchobo d'aller a cet endroit.
Il y a des anecdotes amusantes a ce propos.
Des enfants jouent a tchobo-frappe. Celui qui est mis tchobo court sur la route pour aller se sauver. Un taxi doit planter sur les freins. Le chauffeur sort de la voiture et tente d'attraper l'enfant pour l'enguirlander. L'enfant prend peur, pensant que l'adulte, ayant vu qu'il a ete mis tchobo, veut aussi lui casser la gueule. Il part en courant loin de l'adulte. L'adulte veut vraiment le gronder: il lui court apres. L'enfant entre dans un poste de police avant d'avoir ete rattrape par l'adulte. Il dit aux policiers que l'adulte veut le battre. Voyant ceci, l'adulte part sans demander son reste.
Des enfants jouent a tchobo-frappe dans la salle de classe. Le surveillant entre pour les gronder. Le ballon touche le surveillant a l'epaule. Les enfants crient qu'il a ete mis tchobo et qu'il faut le battre. Le surveillant fuit, poursuivi par une classe d'enfants indisciplines qui veulent lui casser la gueule.
10. Prof, eleve et fierte
Le systeme scolaire d'ici me semble tres proche de ce que les colons ont laisse lorsqu'ils ont quitte le pays. Bon, en meme temps, il faut du temps pour que les Congolais se le reapproprient, car il n'y avait que cinq Congolais formes a l'universite lors de la liberation.
Toujours est-il que, comme dans l'enseignement traditionnel europeen, le prof a pour premier objectif de montrer aux eleves qu'ils sont tres faibles et qu'il est tres fort. Alors, plus un prof provoque d'echecs, meilleur est le prof. Mais il y a beaucoup de moyens de montrer aux eleves qu'ils sont nuls, par exemple en leur posant des questions pieges.
Le Prof:
Vous avez un sac rempli d'argent et un sac rempli d'intelligence devant vous, lequel prenez-vous?
L'Eleve:
Je prends le sac d'argent!
Le Prof:
Vous etes stupide! L'intelligence permet de faire fructifier ses biens, donc est plus benefique. Je prendrais le sac d'intelligence.
L'Eleve:
Mais les gens prennent en general ce qui leur manque. Moi, j'ai besoin d'argent!
Le prof est fache par la reaction de l'eleve. Lorsqu'il corrige sa prochaine copie, il ecrit simplement "connard" sur la feuille, par esprit de vengeance. Lorsque l'eleve recoit sa feuille...
L'Eleve:
Monsieur, je ne comprends pas. Vous avez oublie de mettre ma note sur la feuille. Vous avez seulement signe...
Ce sont ce genre d'histoire que se racontent les eleves pour se consoler de l'attitude humiliante de leurs profs. Mais je ne sais pas s'il y a deja eu des eleves suffisamment courageux pour se revolter ainsi. Ils ont plutot tendance a se resigner face au risque d'un echec contre lequel ils n'ont aucun moyen de se defendre.
11. La sorcellerie
Mama Anto m'a raconte qu'elle a une fois assiste a un accident de la route. Une personne a ete decapitee et la tete a roule a terre. Alors que la tete roulait, elle criait: "Nakufi te! Nakufi te!" (je ne meurs pas)
Etonnant, surtout que je ne prends pas Mama Anto pour quequ'un qui raconte des mensonges, encore moins pour quelqu'un qui defend les pouvoirs de la sorcellerie.
Une femme devait etre mariee de force a son oncle. La tradition le permettait. Elle a refuse. Son pere l'a maudite et lui a predit des echecs dans son mariage et de graves accidents. Elle a enchaine les echecs avec les hommes, elle a eu plusieurs accidents, dont un ou elle avait ete laissee pour morte dans la carcasse du vehicule et etait restee plusieurs jours dans le coma. Actuellement, elle garde une grande cicatrice sur le visage.
On peut toujours avancer le facteur psychologique et le hasard. Mais je pense que ce qu'on appelle sorcellerie est en fait un fourre-tout pour, entre autres, une technique permettant d'utiliser des interactions entre les gens via un vecteur que la physique n'a pas mis en evidence. Je me garderai d'emettre des hypotheses sur sa nature. Je postule simplement l'existence de quelque chose qui permet d'interagir.
Ici, on ramene souvent les evenements a la sorcellerie ou au divin. Si c'est bien, c'est Dieu. Si c'est mal, c'est un feticheur. Il y a un reel commerce autour de la superstition. Par exemple: "Tu veux savoir si elle te kiffe? Tu veux savoir si tu as une chance avec lui? Big love ou gros rateau? Envoie vos prenoms au 1313. Un astrologe vous devoilera vos chances de succes!" Ou encore, les nombreuses eglises: "Eglise du Ministere des Vainqueurs par Jesus de la Fin, Dr. Pasteur Eveque Basile Tancule Profon". La methode est simple: on utilise des mots auxquels le public cible fait confiance.
12. Jeu de role
Vous vous etes arrete a l'Auberge du Sanglier. L'endroit est rustique, mais le feux dans la cheminee, l'odeur de gibier et de bouillon, les chopes s'entrochoquant et les rires des nombreux voyageurs arretes dans ce refuge pour la nuit contrastent avec le froid, la pluie et la boue affrontes toute la journee. La detente laisse la fatigue s'exprimer. Certains ont les paupieres lourdes et se dirigent vers leur chambre lorsque la porte s'ouvre brusquement et qu'entrent cinq enfants detrempes et macules de boue.
- Il faut nous cacher! Les Zoudes ont lance un xantoise a nos trousses!
Etonnement de la plupart des convives. Les voyageurs ne connaissent pas les titres de la region. Qu'a cela ne tienne: on cachera ces enfants. On verra plus tard de quoi ces enfants ont peur.
- Aubergiste! Trouve une cachette! Vite!
Mais l'aubergiste est effraye et perplexe.
- On ne peut rien cacher! Les Zoudes savent tout de l'avenir! Et il ne faut rien cacher! Les Zoudes sont bons! Ces enfants doivent etre des voleurs!
C'est dans la pagaille generale engendree pour le controle de l'auberge, autour des enfants hebetes qu'entre un homme a l'allure feline et au regard decide suivi de cinq hommes en armes.
- Venez, les enfants, la route du retour est longue!
- Non! Vous etes mechant! Vous allez nous tuer! repond l'aine pendant que les autres pleurent.
Un homme a l'allure d'ours se leve et vient face au nouvel arrive.
- Ecoutez. Il fait nuit. Il pleut. Que ces enfants passent la nuit ici. Ils sont visiblement effrayes. Il vaut mieux les rassurer. Et que l'on tire cette affaire au clair dans le calme. Venez a ma table, je vous offre le repas.
La femme de l'aubergiste emmene les enfants vers les chambres. Ils lui lancent des regards suppliants. Le nouvel arrive met ses hommes en faction autour de l'auberge, leur ordonnant de ne laisser sortir personne tant qu'il n'a pas pu recuperer ces enfants. Et l'aubergiste dit a sa femme de les surveiller, qu'ils ne puissent pas s'echapper.
L'homme felin s'est assis a la table de l'homme ours qui lui demande ce qu'on a fait a ces enfants pour qu'ils aient si peur. Les reponses sont evasives. On comprend que ces enfants sont importants et ils ne semblent pas avoir ete violentes. De quoi ont-ils donc peur? Est-ce une simple fugue? Mais on les entend geindre dans leur chambre.
Vous avez suivi cette scene depuis votre table. Qu'allez-vous faire?
Voila, Fred. J'ai une idee de scenario. Assez complexe, tu me connais. Mais je n'en devoile presque rien ici. Ceci serait simplement le debut de l'histoire. C'est fou ce qu'une auberge permet de reunir tous les protagonistes sans raison...
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