lundi 12 novembre 2012

Projet principal

Je devoile enfin mes projets. Ils sont loin d'etre aussi clairs que ce que je souhaitais avant de pouvoir en parler, mais ils ont suffisamment avance pour le faire.

Je peux deja vous dire que je vais rentrer entre janvier et juillet 2013. Tout dependra de comment mon projet principal avance.

Je vous avais deja parle de mes doutes quant a l'avenir de l'economie occidentale et, par consequent, de mes doutes quant a la viabilite en Suisse a long terme. La terre en Suisse ne peut pas suffire a nourrir tous les habitants. Si nous n'avons plus l'argent pour s'approvisionner a l'etranger, nous vivrons une famine. Et s'il y a une famine, les gens seront prets a tout pour survivre a l'hiver. Donc danger.

Mon idee initiale etait d'acheter un terrain au Congo (on peut trouver assez facilement des terres entre 100 et 200$ l'hectare) pour avoir une porte de sortie en cas de crise. Meme si cette crise reste hypothetique et peut ne pas se produire, ca peut faire un chouette coin ou passer des vacances sous les tropiques (merci Caius pour cette remarque).
Mais ce terrain a pour but d'etre un plan B en cas de crise. Si je dois fuir la Suisse en vitesse et que j'arrive dans un endroit ou il faut trois mois pour que les premieres cultures poussent, je vais vraiment avoir du mal. Donc il faut que ce soit deja cultive et habitable lorsque j'y arrive. D'ou l'idee de faire une ferme. En plus, il y a beaucoup de gens prets a travailler ici. 90% de chomage.
Le gros probleme est de pouvoir gerer l'exploitation depuis la Suisse. Je n'ai actuellement pas l'envie de m'etablir au Congo. Si je suis absent et qu'il n'y a personne pour superviser le travail, les employes verront leur salaire arriver et les boutures disponibles pour leur propre jardin. Ils seraient bien betes de ne pas en profiter. Donc ca ne pourrait pas marcher ainsi. Sauf si, en plus d'avoir un contact fiable qui visite periodiquement la ferme, je donne quelque chose a gagner aux travailleurs. Ils doivent avoir plus a gagner en faisant fonctionner la ferme qu'en volant les cultures. Donc je ne peux pas m'enrichir seul si je ne veux pas rester au Congo. Je veux fonctionner de la maniere suivante.
1) J'achete le terrain (j'imagine 100ha), les materiaux pour construire les batiments indispensables (etable, cuisine-dortoir, biodigesteur et autres, selon les necessites), les infrastructures indispensables (purificateur d'eau, latrines, pompe pour arroser et abreuver), les reserves de nourriture pour debuter la ferme, une petite reserve de medicaments, les outils, les boutures, les graines, le betail.
2) J'engage une dizaine de personnes en leur expliquant ce qu'ils ont a gagner. Premierement, l'acces a la nourriture, a l'eau potable et aux premiers soins. Puis, plus la ferme produit, plus vite viendra le prochain financement qui permettra d'ameliorer les infrastructures. Par exemple, lorsque la ferme a reussi a rembourser 2000$ au financier, plus a produire 2000$, la ferme et le financier achetent un panneau solaire, des batteries, du fil electrique et quelques ampoules pour l'eclairage nocturne. L'argent verse sur le compte de la ferme serait l'indicateur de l'avancee de la ferme. Tant que l'argent n'est pas arrive, le financement suivant n'arrive pas. Un financement suivant serait des abris individuels, qui deviendraient a terme des maisons. Un autre serait un dispensaire. Un autre serait un vehicule a disposition des travailleurs (par exemple une moto). Suivant la taille de la ferme, on peut imaginer une ecole (je pense commencer le travail avec des jeunes qui n'ont pas de famille, mais ils auront certainement vite des enfants et il faudra les instruire). Un financement important, mais assez tardif serait une micro-centrale hydroelectrique. On peut aussi imaginer installer une connexion internet et un petit cybercafe. Mais le plus interessant pour eux est de devenir proprietaire d'une partie du terrain. Le financier sera le proprietaire a la base, mais je eux que lorsque la ferme fonctionnera et qu'il sera rembourse, le terrain soit partage en parts egales entre les travailleurs et le financier. Chacun aurait 8 a 10 ha, selon le nombre de personnes (largement assez pour subvenir aux besoins d'une grande famille et pour s'enrichir). Et il aurait une maison, l'electricite, le gaz, l'eau potable, la nourriture, acces aux soins (peut-etre une mutuelle de sante, a calculer), de quoi s'enrichir,... Cela deviandrait une communaute agricole, qui pourrait etre dissoute si le besoin se fait sentir. Il faudrait juste veiller a gerer les infrastructures communes de facon raisonnable.
3) Je fais demarrer le projet, je rentre en Suisse et je le supervise sans me faire trop de soucis: de toutes facons, la valeur du terrain au Congo ne peut qu'augmenter. Et comme je suis l'algorithme de financement dont j'ai parle, le trou produit par les financements ne sera jamais plus de 50000$. Bien sur, le financement n'irait pas directement chez les travailleurs car, a cause des grands besoins d'argent pour faire vivre la famille a Kinshasa, ils seraient tentes de se servir pour payer les frais de scolarites des freres et soeurs, pour payer les frais d'hospitalisation de la tante,... donc les financements passeraient par la personne de contact fiable, qui ne ferait pas partie de la ferme, mais jouerait le role de superviseur. Cette personne irait acheter les produits necessaires et les acheminerait a la ferme.

En plus de ca, j'aimerais imposer certains comportements visant a laisser le milieu sain et agreable. Par exemple, une gestion raisonnable des dechets (entendez par la separer les compostables des incinerables et limiter les incinerables), eviter de deboiser et laisser des des zones non cultivees (d'ou l'interet de fonctionner avec un biodigesteur pour cuisiner au gaz au lieu du bois), amenager des zones de detente,... Mais je ne sais pas encore comment expliquer simplement et faire respecter ces directives sans etre present. La methode la plus prometteuse a laquelle j'aie pense est un systeme de controle par la personne de contact qui pourrait, selon le respect ou non-respect de ces exigences, avancer ou retarder le financement a venir. Si vous avez des suggestions, je suis preneur.

Toute la partie quantitative reste encore a definir et va dependre de beaucoup de parametres que je ne connais encore pas, mais l'idee generale est la. De plus, j'ai les contacts necessaires pour pouvoir limiter les dessous de table necessaires a demarrer un projet (les signatures peuvent couter cher ici, mais moi, je connais Tonton Daniel qui lutte contre la corruption tralala). Ca me permettra aussi de faciliter l'immigration du financier. Les formalites a remplir peuvent etre preparees a l'avance.

"Pourquoi parle-t-il du financier au lieu de parler de lui-meme?" vous entends-je penser. Simplement parce qu'il n'y a aucune raison que je sois le seul a vouloir realiser un tel projet. Mon idee va plus loin qu'une ferme. J'aimerais mettre en place l'infrastructure necessaire pour que d'autres personnes puissent faire le meme financement et que d'autres fermes demarrent. Alors maintenant, relisez les paragraphes precedents en imaginant que vous etes le financier et que la personne de contact fiable qui gere la ferme, c'est une entreprise fiable. (la, c'est Nathalie que je dois remercier pour cette remarque, meme si en fait, j'y avais pense presque depuis le debut)

C'est fait? Maintenant, je vous entends penser "Mais les maladies? Mais l'instabilite politique? Mais les guerres? Mais les jalousies? Mais ou j'ai mis mes clefs?" ... je ne suis pas sur que je sois deja passe maitre dans la psycholecture. Mais je vais quand meme vous repondre. (Bon, en fait, ce sont pour la plupart des questions de Cedric que je remercie au passage)

Les maladies: Comme partout, on peut tomber malade et on peut en mourir. Et l'hygiene de vie a une tres forte influence sur la capacite a survivre a la malaria sous les tropiques et a la grippe sous nos latitudes. S'il est vrai qu'il y a une mortalite infantile beaucoup plus elevee au Congo, il est deraisonnable de penser que tous les agents pathogenes exotiques presentes avec une musique dramatique sur TV5Monde vont nous sauter dessus. Il y a meme des agents pathogenes qu'on peut tres facilement supporter, juste parce que notre corps est fort contre eux. Personnellement, les vers et les amibes ne m'ont pas fait souffrir, alors que ma flore intestinale en etait remplie. D'autres personnes sont bien resistantes a la malaria. D'autres personnes ont une peau en bonne sante. Et souvent, tout va bien. Ce qu'il faut retenir, c'est que les maladies sont gerables comme partout. Mais ces foyers d'ebola? Comme pour les pousses infectees par escherischia coli l'annee d'avant, on peut manquer de bol. Mais il y a peu de malades d'ebola et les foyers sont localises et identifies.

L'instabilite politique et les guerres: La RDC a une reputation de pays-toujours-en-guerre. Il y a du vrai la-dedans, mais ce n'est que depuis la chute de Mubutu et c'est tres localise. Et s'il y a une crise en occident, il va probablement aussi y en avoir en Afrique. Mais il y a a-peu-pres la meme distance de Kinshasa au Nord-Kivu qu'entre la Suisse et les Balkans. Mais avec des voies de communications plus difficiles au Congo. Il existe des endroits au Congo ou la main de l'homme n'a jamais mis le pied. Il est facile de ne pas etre inquiete par une armee. Le danger en cas de guerre au Congo est de se situer dans une grande agglomeration ou sur un grand axe ou une armee pourrait passer et piller. Donc il faut eviter d'etre sur un grand axe. Probleme: pour ecouler la marchandise, il faut etre sur une voie de communication facilement pratiquable. J'ai des debuts de solutions, comme un endroit idyllique entre deux canyons (l'acces doit etre construit mais peut etre coupe), avec des possibilites de microcentrale, a 5km de la route Kinshasa-Kikwitt. Cliquez sur le lien "pays/territoire" au bas du post. Mais je cherche encore.

Les jalousies: Que l'on soit etranger ou pas. Que l'on vive au Congo ou en Suisse. Si l'on reussit une chose, certaines personnes peuvent vouloir nous nuire par jalousie. C'est entre autres pour cette raison que je ne vise pas une grande ferme industrielle, mais une discrete communaute agricole. Je pense aussi informer les gens qui pourraient etre jaloux des possibilites de demarrer une ferme similaire, en contactant l'entreprise qui les gere. Le probleme specifique au Congo est le vol frequent. Et il y a une solution du terroir a ce probleme: acces difficile pour pouvoir rattraper un voleur (ok) et sentinelle ou garde (quelqu'un aura cette tache).

Les clefs: en general, elles sont dans la poche de l'autre pantalon, sur la commode ou dans la serrure.

Maintenant que je vous ai rassures, je vous pose la question: est-ce que vous seriez tente par une telle aventure?

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